Il y a des constantes dans les secrètes jubilations visuelles que Claude Bauret Allard fixe dans ses photographies.
Il s’agit toujours d’instants uniques construits par la lumière, une véritable architecture de la lumière ambiguë et désorientante (jeu de reflets dans une fenêtre, projection lumineuse d’un élément sur la vitre ou encore ombre portée qui brise le plan du mur : où est le dehors, le dedans, l’objet, son double ?).
La pauvreté essentielle des matériaux enregistrés dans les surfaces (la chaux, le salpêtre du mur , une porte rouge dont la peinture s'écaille, le vieux ciment du sol) se conjugue avec la somptueuse gamme chromatique qu'ils assument.Le fond vibrant de chaque photographie est ainsi fait de mille nuances, d'ondes lumineuses qui fonctionnent comme caisse de résonance optique et sonore derrière l'objet représenté . Et ce procédé stylistique se retrouve dans les pastels de Claude Bauret Allard, dans le jeu entre fond abstrait et silhouette des bidons ou des courges.
Un même regard donc, traduit dans deux " ordres " artistiques, celui de l'instant et celui de la longue patience, la photographie et le pastel.